Les Acadiens
Y'a, dans le sud de la Louisiane
Et dans un coin du Canada,
Des tas de gars, des tas de femmes
Qui chant'nt dans la même langue que toi,
Mais quand ils font de la musique,
C'est celle de Rufus Thibodeaux.
Ils rêvent encor' de l'Amérique
Qu'avait rêvée leur grand-papa,
Qui pensait peu, qui pensait pas.
Tous les Acadiens, toutes les Acadiennes
Vont sauter, vont danser sur le violon,
Sont Américains, elles sont Américaines,
La faute à qui donc ?
La faute à Napoléon !
Le coton c'est doux, c'est blanc, c'est chouette
Pour s'mettr' d' la crème sur les joues,
Mais ceux qui en font la cueillette
Finiss'nt la journée sur les genoux
Et puis s'en vont faire d'la musique,
Comme cell' de Rufus Thibodeaux
Pour oublier que l'Amérique
C'est plus celle de leur grand-papa,
C'est bien changé depuis c'temps-là.
Tous les Acadiens, toutes les Acadiennes
Vont sauter, vont danser sur le violon,
Sont Américains, elles sont Américaines,
La faute à qui donc ?
La faute à Napoléon !
Quand ils ont bossé six jours de suite,
Pour une poignée d'dollars dévalués,
Ils mont'nt dans la vieille Oldsmobile
Et fonc'nt dans la ville d'à côté
Pour écouter de la musique,
Celle du grand Rufus Thibodeaux,
Et pour repeupler l'Amérique
A la manière de grand-papa,
Y'a plus qu'ça qui ne change pas.
Tous les Acadiens, toutes les Acadiennes
Vont sauter, vont danser sur le violon,
Sont Américains, elles sont Américaines,
La faute à qui donc ?
La faute à Napoléon !