Les amants d'un jour
Paroles de Claude Delécluse et Michèle Senlis
Musique de Marguerite Monnot
Enregistré le 8 février 1956
Moi, j'essuie les verres
Au fond du café.
J'ai bien trop à faire
Pour pouvoir rêver
Et, dans ce décor
Banal à pleurer,
Il me semble encore
Les voir arriver...
Ils sont arrivés,
Se tenant par la main,
L'air émerveillé
De deux chérubins
Portant le soleil.
Ils ont demandé,
D'une voix tranquille,
Un toit pour s'aimer
Au coeur de la ville
Et je me rappelle
Qu'ils ont regardé
D'un air attendri
La chambre d'hôtel
Au papier jauni
Et, quand j'ai fermé
La porte sur eux,
'y avait tant de soleil
Au fond de leurs yeux
Que ça m'a fait mal,
Que ça m'a fait mal...
Moi, j'essuie les verres
Au fond du café.
J'ai bien trop à faire
Pour pouvoir rêver
Et, dans ce décor
Banal à pleurer,
C'est corps contre corps
Qu'on les a trouvés...
On les a trouvés,
Se tenant par la main,
Les yeux refermés
Vers d'autres matins
Remplis de soleil.
On les a couchés,
Unis et tranquilles
Dans un lit creusé
Au coeur de la ville
Et je me rappelle
Avoir refermé
Dans le petit jour
La chambre d'hôtel
Des amants d'un jour
Mais ils m'ont planté
Tout au fond du coeur
Un goût de leur soleil
Et tant de couleurs
Que ça me fait mal,
Que ça me fait mal...
Moi, j'essuie les verres
Au fond du café.
J'ai bien trop à faire
Pour pouvoir rêver
Et, dans ce décor
Banal à pleurer,
'y a toujours dehors...
...la chambre à louer...