Le blues d'la métropole

Paroles : Pierre Huet
Musique : Michel Rivard
(1975)

En soixante-sept, tout était beau.
C'était l'année de l'amour, c'était l'année de l'Expo.
Chacun son beau passeport avec une belle photo.
J'avais des fleurs dans les cheveux, fallais-tu être niaiseux.

J'avais une blonde pas mal jolie.
Elle vit sur une terre avec quatorze de mes amis,
Partie élever des poules à la campagne.
Qui m'aurait dit que la nature allait un jour voler ma gang ?

Mais qu'est-ce qu'un gars peut faire
Quand il n'a plus le goût de boire sa bière,
Quand il est tanné de jouer à la mère avec la fille de son voisin ?
Tous mes amis sont disparus, puis moé non plus je me reconnais plus.
On est dix mille sur la rue St-Paul
Avec le blues d'la Métropole.

J'sais plus quoi dire à mes amis, non.
Ils sont rendus ou ben trop gelés ou ben trop chauds.
Il y en a deux trois qui sont rendus un peu trop beaux.
Même Jésus-Christ a embarqué mon ancienne blonde dans son troupeau.

Mais qu'est-ce qu'un gars peut faire
Quand il n'a plus le goût de boire sa bière,
Quand il est tanné de jouer à la mère avec la fille de son voisin ?
Tous mes amis sont disparus, puis moé non plus je me reconnais plus.
On est dix mille sur la rue St-Paul
Avec le blues d'la Métropole.

J'avais un chum qui était correct, lui,
Mais j'le vois plus : il est en prison dans le bout de Québec.
Il a mis des bombes quand il a perdu ses élections.
Si je m'ennuie trop, vous êtes bien mieux, vous êtes bien mieux de faire attention, les gars !
Attention !

Mais qu'est-ce qu'un gars peut faire
Quant il n'a plus le goût de boire sa bière,
Quand il est tanné de jouer à la mère avec la fille de son voisin ?
Tous mes amis sont disparus, puis moé non plus je me reconnais plus.
On est dix mille sur la rue St-Paul
Avec le blues d'la Métropole,
Avec le blues d'la Métropole,
Avec le blues...