Elle est d'ailleurs

Elle a de ces lumières au fond des yeux
Qui rendent aveugle ou amoureux.
Elle a des gestes de parfum
Qui rendent bête ou rendent chien,
Et, si lointaine dans son coeur,
Pour moi, c'est sûr, elle est d'ailleurs.

Elle a de ces manières de ne rien dire
Qui parlent au bout des souvenirs,
Cette manière de traverser
Quand elle s'en va chez le boucher,
Quand elle arrive à ma hauteur.
Pour moi, c'est sûr, elle est d'ailleurs.

Et moi, je suis tombé en esclavage
De ce sourire, de ce visage
Et je lui dis : "Emmène moi !"
Et moi, je suis prêt à tous les sillages,
Vers d'autres lieux, d'autres rivages,
Mais elle passe et ne répond pas.
Les mots, pour elle, sont sans valeur.
Pour moi c'est sûr, elle est d'ailleurs.

Elle a de ces longues mains de dentellière
A damner l'âme d'un Werner,
Cette silhouette vénitienne
Quand elle se penche à ses persiennes.
Ce geste, je le sais par coeur.
Pour moi, c'est sûr, elle est d'ailleurs.

Et moi, je suis tombé en esclavage
De ce sourire, de ce visage
Et je lui dis : "Emmène moi !"
Et moi, je suis prêt à tous les sillages,
Vers d'autres lieux, d'autres rivages,
Mais elle passe et ne répond pas.
Les mots, pour elle, sont sans valeur.
Pour moi c'est sûr, elle est d'ailleurs.

Et moi, je suis tombé en esclavage
De ce sourire, de ce visage
Et je lui dis : "Emmène moi !"
Et moi, je suis prêt à tous les sillages,
Vers d'autres lieux, d'autres rivages,
Mais elle passe et ne répond pas.