Les glycines
Sur le mur, il y avait des glycines,
Sur le mur, il y avait des glycines ;
Toi, tu portais un tablier bleu,
Toi, tu portais un tablier ;
Toujours le nez dans tes bassines,
Toujours le nez dans tes bassines,
En ce temps-là, on se parlait peu.
En ce temps-là on se taisait.
C'est pas de l'amour, ma pauvre Martha,
C'est pas de l'amour mais ça viendra.
Paraît que cousin et cousine,
Paraît que cousin et cousine,
Ça ne doit pas parler d'amour, non,
Ça ne doit pas parler d'amour.
Alors on parlait du beau temps,
De la pluie et des fleurs des champs,
De la vendange et du labour, mais
On parlait jamais d'amour.
C'est pas de l'amour, ma pauvre Martha,
C'est pas de l'amour mais ça viendra.
Puis je suis parti en usine,
Puis je suis parti en usine.
Je ne voulais pas être fermier, moi,
Je voulais être le premier.
Merci beaucoup, petit Jésus.
J'ai bien mangé et j'ai bien bu.
Je suis aimé ou respecté, moi,
On me dit vous pour me parler.
C'est pas de l'amour, ma pauvre Martha,
C'est pas de l'amour mais ça viendra.
Pourtant quand je vois des glycines,
Pourtant quand je vois des glycines,
J'ai envie de les arracher, moi,
J'ai envie de les arracher.
Paraît que t'aurais eu deux filles
Qui font partie de ma famille,
Mais comme l'amour ne me dit rien,
Elles n'auront jamais de cousins.
C'est pas de l'amour, ma pauvre Martha,
C'est pas de l'amour mais ça viendra.