Journal

Paroles : Jean-Loup Dabadie
Musique : Serge Reggiani

Le vingt et un septembre,
Je reprends ce journal
Dans la fenêtre de ma chambre.
Passe un oiseau banal.
Il y a la grève du métro.
Tout à l'heur', ma mère est passée...
Elle a dit que je fumais trop,
Puis elle a parlé du passé.
J'ai vu, au soleil de la rue,
Marcher une femme aux bras nus...

Samedi trois décembre,
Je n'ai plus rien écrit
Depuis ce jour de fin septembre
Où il y a eu ce cri.
C'était dans le jardin voisin.
Ses bras nus enlaçaient quelqu'un...
Il a neigé tout ce matin.
Je lui ai parlé dans la rue.
J'ai dit, j'ai dit, je ne sais plus
Mais ce soir, c'est chez moi qu'ell' vient...

Dimanche douze avril,
Le printemps est en ville.
J'écris ce soir à l'encre rose.
Il s'est passé des choses,
Moi qui disais que le mariage
N'était pas encore de mon âge...
Ma mère avait un chapeau blanc.
Mes deux frères avaient mis des gants.
C'était en janvier, et pourtant,
On croirait qu'il y a longtemps.

Nous sommes fin septembre.
Je ne sais plus le jour.
Me revoici, dans cette chambre,
Un homme sans amour.
Je n'ai pas bien compris pourquoi.
N'en parlons plus, n'en pleurons plus...
Je la regarde qui s'en va.
Dans le soleil, la rue est sage.
Cette douce femme aux bras nus
Que je vois sortir de l'image...
Cette douce femme aux bras nus
Que je vois sortir de l'image...