Lorelei sebasto cha
Paroles : Hubert-Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet
Album "Soleil cherche futur"
(c) Editions Masq-Lilith
Mon blues a déjanté sur ton corps animal
Dans cette chambre où les nuits durent pas plus d'un quart d'heure.
Juste après le péage assurer l'extra-bail
Et remettre à zéro l'aiguille sur le compteur.
Ton blues a dérapé sur mon corps de chacal
Dans cet hôtel paumé aux murs glacés d'ennui
Et pendant que le lit croise l'aéropostale
Tu me dis : "Reprends ton fric : Aujourd'hui, c'est gratuit."
Lorelei, Lorelei,
Ne me lâche pas j'ai mon train qui déraille.
Lorelei, Lorelei,
Et je suis comme un cobaye qu'a sniffé toute sa paille.
Tu m'arraches mon armure dans un geste un peu lourd
En me disant : "Reviens : Maintenant, je te connais.
Tu me rappelles mes amants, Rue Barrée, à Hambourg,
Quand j'étais l'orpheline aux yeux de feu follet.
Tu me rappelles mes amants perdus dans la tempête
Avec le coeur naufrage au bout des bars de nuit."
Et tu me dis "Reviens, je suis ton jour de fête.
Reviens jouir mon amour dans ma bouche-agonie."
Lorelei, Lorelei,
Ne me lâche pas j'ai mon train qui déraille.
Lorelei, Lorelei,
Et je suis comme un cobaye qu'a sniffé toute sa paille.
Le blues a dégrafé nos coeurs de cannibales
Dans ce drame un peu triste ou meurent tous les Shakespeare.
Le rouge de nos viandes sur le noir sidéral,
Le rouge de nos désirs sur l'envers de nos cuirs
Et je te dis : "Reviens : Maintenant, c'est mon tour
De t'offrir le voyage pour les Galapagos."
Et je te dis : "Reviens. On s'en va, mon amour
Recoller du soleil sur nos ailes d'albatros."
Lorelei, Lorelei,
Ne me lâche pas j'ai mon train qui déraille.
Lorelei, Lorelei,
Et je suis comme un cobaye qu'a sniffé toute sa paille.