Le mal de vivre
Paroles et musique : Barbara
1965
Ca n'prévient pas quand ça arrive,
Ca vient de loin.
Ca s'est promené de rive en rive,
La gueule en coin
Et puis un matin, au réveil,
C'est presque rien
Mais c'est là, ça vous ensommeille
Au creux des reins,
Le mal de vivre,
Le mal de vivre
Qu'il faut bien vivre,
Vaille que vivre.
On peut le mettre en bandoulière
Ou comme un bijou, à la main,
Comme une fleur en boutonnière
Ou juste à la pointe du sein.
C'est pas forcément la misère,
C'est pas Valmy, c'est pas Verdun
Mais c'est les larmes aux paupières,
Au jour qui meurt, au jour qui vient,
Le mal de vivre,
Le mal de vivre
Qu'il nous faut vivre,
Vaille que vivre.
Qu'on soit de Rome ou d'Amérique,
Qu'on soit de Londres ou de Pékin,
Qu'on soit d'Egypte ou bien d'Afrique
Ou de la porte Saint Martin,
On fait tous la même prière,
On fait tous le même chemin.
Qu'il est long lorsqu'il faut le faire
Avec son mal au creux des reins.
Ils ont beau vouloir nous comprendre,
Ceux qui nous viennent, les mains nues,
Nous ne voulons plus les entendre.
On ne peut pas, on n'en peut plus
Et, tous seuls dans le silence
D'une nuit qui n'en finit plus,
Voilà que, soudain, on y pense,
A ceux qui n'en sont pas revenus
Du mal de vivre,
Leur mal de vivre
Qu'ils devaient vivre,
Vaille que vivre
Et sans prévenir, ça arrive,
Ca vient de loin.
Ca s'est promené de rive en rive,
Le rire en coin
Et puis un matin, au réveil,
C'est presque rien
Mais c'est là, ça vous émerveille
Au creux des reins,
La joie de vivre,
La joie de vivre,
Oh, viens la vivre
Ta joie de vivre...