La valse à Joseph
Paroles et musique : Félix Leclerc
Jo, l'habitant du fond d' l'île d' Orléans,
Att'lait ses ch'vaux un matin de printemps.
Parc' qu' la lumière faisait l'amour au vent,
Les ch'vaux ont pris l' mors aux dents.
De sa fenêtre, la voisine,
D' rire et d' nouer sa capine,
De ram'ner les percherons
Sains et saufs à la maison.
- Merci mam'zelle, votre nom c'est Jeannette ?
Z' avez une voix qui sait parler aux bêtes.
- Oui, m'sieur Joseph, j'ai bonne envie d' vous l' dire.
À bête comme vous ça m' plairait d'obéir
Elle a mis son jupon d' soie,
Joseph, ses gants de chamois.
Grosse noce chez m'sieur Létourneau,
Ensuite, le tour de traîneau.
Tout l' tour de l'île et lon lire et lon lo
Qui dure depuis vingt-cinq ans ce matin.
Y en ont usé des roues et des patins.
Pour qu' le bonheur reste au clos,
Y faut
Des Jeannette et des Ti-Jo, ici,
Les oies le savent, les enfants aussi,
Les cerf-volants et les filles aussi.
C'est le fou d' l'île qui m' l'a dit ici.